Aaaah la France notre cher voisin du sud pour nous les belges. Nous sommes heureux de passer la frontière et ainsi retirer le poids de la barrière de la langue. Se faire comprendre est à nouveau plus facile, plus besoin de réfléchir en anglais, quel repos mental incroyable. Nous n’attendons pas et profitons assez vite d’une boulangerie afin de s’acheter une bonne baguette ainsi que quelques pâtisseries. Nos papilles nous remercient et notre ventre apprécie également !
Nous sommes donc dans le sud de la France au niveau de Menton un peu avant Monaco, la journée avance et c’est très difficile pour Oliver. Il ne veut pas rester dans la sacoche, quand on le sort il est apeuré, on ne le reconnaît pas, on se sent un peu perdu. Nous nous décidons donc de nous trouver un endroit où dormir pour notre première nuit sous le ciel français. Nous contactons des warmshowers mais nous nous retrouvons sans réponse. Nous décidons donc de passer au-dessus de Monaco car la ville ne nous intéresse pas vraiment et bonne idée car nous trouvons « sur notre chemin » (un petit détour et une très grosse montée pour y arriver il faut être honnête) un sanctuaire tenu par des sœurs, le Sanctuaire Notre-Dame de Laghet. Nous voulions planter la tente mais au vu du froid que la nuit annonçait nous préférons prendre une chambre dans le sanctuaire. Chouette expérience en tout cas, nous voulions durant ce voyage au moins dormir dans un édifice religieux (abbaye, monastère, église, etc.).
Le lendemain nous avons un hôte prêt à nous accueillir que nous avons contacté via « Welcome to my garden » (un site qui met en contact les propriétaires d’un jardin voulant bien accueillir une tente ou plusieurs pour la nuit). Il se trouve que notre hôte (Sébastien) est également sur warmshower mais trouve un peu dommage que l’application soit devenue payante alors que c’était censé être une plateforme d’entraide… Nous sommes bien d’accord avec lui.
Nous passons une excellente soirée avec Sébastien, nous mangeons bien et Oliver se fait un copain chat, que demander de plus ? Eh bien il y a un plus, Sébastien a un jacuzzi et nous sommes invités à en profiter, c’est parfait !
Une bonne soirée et une bonne nuit par la suite mais seulement pour Noémie, Antoine a mal au ventre, petite indigestion … A quoi ? Nous ne savons pas. Sébastien est super sympa et nous dit que nous pouvons rester encore une nuit de plus, un grand merci ! N’étant pas sûr que Antoine irait mieux malgré un jour off, nous prenons un petit Airbnb près de Saint-Raphaël à côté de Fréjus afin de faire stériliser Oliver et ainsi être sûr que Antoine aille mieux .
Nous quittons donc Sébastien après deux nuits chez lui et avec de nombreux délicieux fruits de son jardin. Un énorme merci à lui !
Après la castration de Oliver nous quittons notre logement en suivant la côte en se disant que nous dépasserons Saint-Tropez et dormirons quelque part en bivouac. Mais, le hasard fait bien les choses, 15 kilomètres après notre départ nous croisons des cyclistes qui nous conseillent de remonter vers Draguignan car il y a une voie verte qui part de là et un morceau de l’Eurovelo 8 qui passe par là. Nous faisons confiance et nous nous dirigeons vers cette ville.
Si nous savions ce qui nous attendait ce soir-là nous ne l’aurions pas cru !
Juste avant d’arriver à Draguignan nous passons devant un magasin de produits locaux dans le petit village de Trans-En-Provence. Cédric boit un verre avec des amis pour fêter son anniversaire. Nous passons devant la boutique, Oliver au balcon attire évidemment l’attention : « Oh regardez, un chat ! » Nous nous arrêtons afin qu’ Oliver reçoive quelques câlins, nous discutons, prenons un petit verre avec eux. Viens la question de où nous allons. Nous expliquons que nous allons vers Draguignan et nous allons sûrement chercher un endroit où mettre la tente dans un bois ou quelque chose comme ça. Cédric nous propose alors, que si on veut, il n’a pas une grande maison mais un grand jardin. Une si belle proposition ça ne se refuse pas ! Nous acceptons et après quelques courses nous nous retrouvons chez Cédric. Il nous montre les différents endroits possibles pour la tente mais finalement pas besoin la mettre car il a creusé dans son jardin une cave à vin. L’endroit est parfait pour nous, juste besoin de poser les matelas et de plus nous pouvons laisser Oliver dans la pièce en toute sécurité. Car oui, nous sommes conviés dans sa maison à passer la soirée avec lui et ses amis pour fêter son anniversaire.
Comment dire ? Se fut une soirée de folie ! Nous mangeons, buvons, nous nous sentons à l’aise parmi toutes ces personnes que nous ne connaissons pas. Nous avons l’impression d’être au spectacle, tout le monde se taquine, s’élance des blagues, des privates jokes, etc. On ne se sent pas à l’écart, on observe et profite en rigolant tellement ! Noémie n’en peu plus et en pleure de rire, une soirée de folie, un accueil incroyable, qui restera gravée jusqu’à la fin de nos jours !
Nous repartons le lendemain un petit pincement au cœur après une si bonne soirée. Nous ne repartons pas les mains vides, un petit « branleur de Champagne » et Joy, la fille de Cédric et Élodie (sa compagne) nous à offert un beau coloriage ainsi qu’un magnifique dessin. Un pour nous et l’autre pour Oliver. On sent qu’elle s’est fortement attachée à Oliver, et dans ses yeux et sa voix nous sentons que le au revoir n’est pas facile … Nous immortalisons le moment avec une photo et nous quittons Cédric, Élodie et Joy avec en souvenir une soirée mémorable ! Merci encore à vous Cédric et Élodie ainsi qu’à tous tes amis pour l’accueil et cette put*** de soirée !!!
Nous donnons quelques coup de pédales en repensant à cette soirée de fou, ça nous a fait chaud au cœur et de la chaleur on va en avoir besoin. La région par où nous passons va subir une vague de froid… Les nuits vont être à 0 C° voir même négatives. Nous lançons alors des messages via warmshowers et quelle surprise de voir qu’ enfin nous avons des réponses ! Même si elles sont parfois négatives au moins nous recevons des réponses et ça fait du bien. Nous réussissons à passer cette vague de froid en passant par plusieurs warmshowers. Un soir avec Alice et son compagnon qui ont parcouru la Velodyssée, un autre avec un couple ainsi que leurs 4 enfants, une nuit à Avignon avec un couple et leur fille Clémence qui avait 6 mois. Un endroit au chaud pour dormir et discuter cela fait du bien. Nous avons tout de même tenté une nuit dehors par 0 C ° dans une petite chapelle et ça nous a suffit, beaucoup trop froid !
Nous avions peur qu’à force d’être chez des personnes on en aurait marre de toujours raconter les mêmes choses, de répéter notre périple mais non pas du tout. Évidement nous répétons l’essentiel de notre aventure mais chaque personne est différente et pose des questions différentes ce qui rend chaque conversation intéressante et ne donne pas l’impression de toujours parler de la même chose. L’application n’a jamais aussi bien fonctionné pour nous que depuis que nous sommes arrivés en France, la barrière de la langue peut-être ? En tout cas on remercie tous nos hôtes milles fois car ils font aussi partie de notre aventure et on ne peut les oublier ! Oliver aussi voudrait dire merci car avoir une maison et un bon toit sur la tête il aime ça. Il est même très à l’aise parfois peut-être même trop à l’aise, il croque un morceau de galette des rois, s’empare des lieux quitte a ce que le chat de la maison boude et n’ose plus bouger, etc.
Malgré ce que l’on dit, que les français ne sont pas accueillants (ce sont les mots des français eux-mêmes que nous avons croisés), nous n’avons jamais eu un aussi bon accueil je pense ! Ça nous a fait du bien et cela nous motivait tellement pour continuer à avancer !
Les jours passent et nous sommes agréablement surpris car nous trouvons beaucoup d’itinéraires cyclables et de pistes cyclables. Il est agréable d’avancer sans devoir trop chercher son chemin et de se sentir en sécurité.
Arrive très vite, après un peu plus de deux semaines sur les routes du sud de la France, de nous arrêter pour une quinzaine de jours à Cournonsec au Domaine de Terre Mégère pour réaliser notre première expérience Wwoofing. Nous parlerons de celle-ci dans un autre article afin de ne pas rendre celui sur la France trop long.
Nous sommes arrivés le 15 février et nous sommes repartis le 2 mars. Le départ n’a pas été facile, on s’attache au lieu, on quitte des personnes que l’on a côtoyé un certains temps. C’est une boule dans la gorge que nous enfourchons nos vélos pour nous diriger vers Béziers afin de suivre le canal du midi jusqu’à Toulouse.
Suivre le canal du midi est facile et agréable car nous ne sommes pas avec les voitures nous pouvons du coup rouler tranquillement et de plus, il est facile de trouver des endroits où bivouaquer. Il y a même un soir où nous avons dormi chez un Warmshower qui n’était pas chez lui mais qui nous a dit où se trouvait la clé. Cette confiance avec cette application est dingue !
Sur notre route, nous en profitons pour nous arrêter deux jours à Carcassonne afin de visiter sa belle cité médiévale. Finalement très vite nous voilà arrivés à Toulouse où nous logeons (via warmshower) dans une colocation super sympa où nous passons une super soirée !
Le canal du midi est bien jusque là mais c’est tout de même beaucoup de chemin de petits graviers, beaucoup de vibrations, Oliver n’a pas toujours aimé. Mais les 50 derniers kilomètres jusqu’à Toulouse la route était vraiment parfaite ! Il est agréable de prendre le temps sur notre chemin de regarder les différentes écluses. Nous sommes même tombés sur un morceau du canal totalement à sec à cause de travaux. D’ailleurs il y avait pas mal de travaux nous avons dû plusieurs fois réaliser des détours sur des routes plus fréquentées.
Après Toulouse nous suivons l’itinéraire du canal latéral à la Garonne qui nous amènera jusqu’à Bordeaux. Ça roule bien, même très bien car nous réalisons presque 100 kilomètres en quittant la ville rose. Les jours qui suivent sont pluvieux et venteux nous obligeant même à prendre une nuit dans un hôtel pour un soir. Suivre le canal est facile mais à cause des vents toute la route est remplie de branches tombées des arbres, nous zigzaguons comme on peut pour finalement arriver à la périphérie de Bordeaux où nous solicitons à nouveau « Welcome to my garden » pour dormir chez Julien mais où finalement, nous finissons par dormir dans une chambre chez lui. Un énorme merci à Julien pour l’accueil et ce luxe d’une chambre au chaud. De plus son histoire personnelle nous a beaucoup touché et qu’il nous fasse cette proposition nous a donc été droit au cœur !
Maintenant que bordeaux est atteint, c’est parti pour remonter, go suivre l’Eurovelo 1, la Velodyssée. Une nuit à l’abri et au sec sous la tente devant une chapelle qui avait un grand auvent pour nous protéger des intempéries. Une autre à dormir dans une location de camping au prix d’une nuit en tente car le propriétaire n’avait pas eu le temps de remettre les sanitaires en fonction pour la saison. Un soir nous dormons dans un petit camping chez un particulier qui n’avait pas encore rouvert mais qui relance ses sanitaires pour que l’on ait de l’eau chaude pour la douche. D’ailleurs pour y arriver quelle aventure ! C’était au niveau de Fouras à côté du Fort Boyard du coup, il nous restait 15 kilomètres à parcourir, problèmes le pont pour traverser est interdit au vélo car en travaux et le bac n’avait pas encore été remis en service … On tente de demander à des camionnettes si elles veulent bien nous prendre mais non malheureusement. Détour de 30 kilomètres du coup pour parvenir au petit camping, 100 kilomètres, et très fatigués…
Le lendemain encore une surprise mais une bonne cette fois-ci. Nous arrivons au niveau de La Rochelle et cherchons un endroit où dormir car beaucoup de pluie ce soir là et le lendemain matin, nous tentons notre chance à l’auberge de jeunesse même si on se doute qu’avec Oliver ça sera sûrement non. Nous avons raison c’est non, les animaux ne sont pas autorisés. On ressort on se met à l’abri car il pleut de nouveau et un monsieur nous demande ce qui se passe, s’il n’y a plus de place dans l’auberge. Nous lui répondons que si mais à cause du chat on ne peut pas. Un petit clin d’oeil et un « Ne bougez pas je vais voir ce que l’on peut faire » et nous voilà installé dans une chambre de l’auberge. Ce monsieur était « le grand patron » comme nous a dit le réceptionniste et a accepté du coup de faire cette exception. Un gros coup de bol pour nous !
Nous repartons sous la pluie mais pas grave, la nuit fut bonne. Direction un camping/abri pour cyclotouriste installé par un couple pour passer la nuit. Une belle table à l’abri avec une petite cuisine, c’est parfait.
Il faut être honnête, nous avons eu beaucoup de chance en France, de merveilleuses rencontres, des paysages tant beaux que variés. Mais depuis plus ou moins avant Toulouse jusqu’à maintenant nous avons enchaîné les crevaisons, sur deux semaines on a dû crever tous les deux au moins une bonne dizaine de fois… Les pneus sont usés, nous pensons qu’il est peut-être temps de les changer. De plus presque sept mois loin de la famille, des proches cela pèse beaucoup sur le moral malgré tout le positif depuis notre arrivée en France.
En quittant cet abri cyclo nous devions arriver aux Sables d’Olonne chez Didier et sa femme, contacté encore une fois par warmshower. Mais très compliqué pour Oliver ce matin-là, de plus on se bouffe de grosses rafales de vent en pleine face. Nous n’avançons pas, Noémie craque, elle en a marre, elle veut rentrer. Nous contactons Didier pour lui dire que nous ne saurons arriver chez lui ce soir.
Il est très compréhensif et comprend totalement, et summum de la gentillesse, il a des amis qui ne sont pas loin de où nous sommes, il les contacte pour savoir s’ils peuvent nous héberger. Ils peuvent ! Par contre leur jardin est en pente mais ils ont un atelier où on peut dormir, tellement merci ! Mais finalement ce n’est pas dans un atelier où nous dormons mais dans un appartement qu’il loue sur Airbnb et qu’ils nous laissent pour la nuit gratuitement ! Cette bonté de donner sans rien demander en retour, émeut Noémie et elle profite au mieux de cette nuit pour se reposer avec un toit sur la tête.
Le lendemain nous décidons d’aller dormir chez Didier et sa femme afin de les remercier et voir s’il est possible de rentrer d’ici en Belgique ou voir si on continue. Encore une crevaison sur la route donne raison au moral et au nerf, nous devons rentrer en Belgique, sinon nous ne saurons plus profiter vraiment du voyage …
Après une bonne soirée autour d’un bon repas chez Didier nous cherchons comment rentrer en train en Belgique.
Plusieurs possibilités, mais le grand problème c’est qu’en France la plupart des trains nous font faire un changement à Paris… Pas très motivés à passer par la capitale. On pourrait prendre un TGV mais pour la plus part, le vélo doit être démonté, il y a certains TER où il n’y a pas besoin mais au guichet les gens ne savent pas si oui ou non le vélo pourra aller dedans… Pour nous rajouter une difficulté, tout cela va se faire durant la grosse période de grève, on aime les défis (haha).
Du coup voici nos péripéties férovières.
Des Sables d’Olonne nous prenons un train pour Nantes où nous passons la nuit. Le lendemain nous nous renseignons en gare pour savoir ce qui roule. Il y a un TGV pour Paris où nous ne devons pas démonter les vélos, parfait, et pas grave nous passerons par Paris. Nous passons deux nuits à Paris dans un camping derrière le parc de Vincennes car le lendemain aucun train ne roule… Pour être honnête nous avons été mauvaise langue car du camping à la gare nous trouvons que rouler dans Paris est très facile, pas mal de pistes cyclables donc franchement top ! Il était tôt donc peut-être que ça joue aussi. De Paris Est nous prenons un TGV acceptant nos vélos jusqu’à Charleville Mézières et enfin un dernier petit train jusqu’à Givet (à quelques kilomètres de la frontière belge). De cette gare nous roulons jusqu’à Marloie en Belgique où nous prenons un train jusqu’à Poulseur en province de Liège. Sept petits kilomètres plus tard nous voilà donc chez le papa de Noémie. Nous avons mis +/- 5 jours entre le moment de la décision de rentrer et notre arrivée en Belgique.
Ce retour nous aura fait du bien, moralement et physiquement. Se poser un peu, oublier un peu le vélo, préparer la suite, car non ce n’est pas fini. Ça aura aussi permis à Oliver de rencontrer son frère Pixel.
Se poser fait du bien mais repartir après ce repos est très présent aussi. Profiter du dernier été avant notre retour définitif en octobre.
L’article sur le Wwoofing va suivre et prochainement aussi celui sur l’Écosse. Nous avons repris la route le 8 mai et nous parcourons cette magnifique régions depuis bientôt 2 mois déjà !
Plein de choses à raconter encore et tant de choses que l’on souhaite encore voir. Hâte de commencer chaque nouveau jour même si chacun d’eux nous rapproche de la finalité de notre aventure.
Enfin pour finir cet article nous aimerions remercier du fin fond du cœur toutes les merveilleuses personnes que nous avons rencontrées et qui nous ont aidées durant notre parcours en France. Merci à vous tous