KM 7792

J200

Nous voilà donc dans le train pour Bratislava. Un train adéquat pour les vélos et en arrivant en gare facile d’en sortir ! Soulagement ! Nous prenons la route après 6h de train. Nous parcourons une très chouette piste cyclable jonchée de petites buvettes pour les randonneurs et cyclotouristes le long du Danube. La période touristique ne semble pas entièrement finie ici contrairement à la République Tchèque où ce genre d’établissement étaient déjà tous fermés le long de l’Elbe.Dès le lendemain nous passons près du point frontière entre la Hongrie, l’Autriche et la Slovaquie. Une table y est installée avec un banc posé dans chaque pays. Nous nous amusons à passer les différentes frontières juste en faisant un pas. Bien amusant de jouer à cela mais pour certains passer une frontière n’est pas aussi simple que nous mais surtout beaucoup plus compliqué… On s’explique, pour quelques jours nous devrons longer la frontière entre l’Autriche et la Hongrie, c’est l’eurovelo 13, l’eurovelo du rideau de fer qui sépare l’Europe de l’est et de l’ouest. Nous passons donc de la Slovaquie à la Hongrie et tout de suite après ce « Tripoint » nous arrivons en Autriche. Là nous voyons un poste frontière avec deux douaniers (militaires?) qui nous disent bonjour et nous laisse passer sans contrôle. Bon ben on se dit que c’est normal, ils surveillent le trafic de stupéfiants ou autre. Mais finalement quelques kilomètres plus loin, une tente style tipi militaire, nous ne relevons pas. Oh ben tiens encore un autre point frontière et encore des personnes pour contrôler. Des miradors un peu trop confort pour simplement de la chasse (bel espace, cheminée, toilette). Puis finalement nous découvrons au détour d’un chemin entre des champs, sous une éolienne, une petite dizaine de personnes (clairement des personnes migrantes) assisent par terre pendant que 3 hommes font vider les poches à l’un d’eux. On comprend que ce groupe n’a donc pas eu de chance et vient de se faire coincer en voulant passer la frontière entre l’Europe de l’est et de l’ouest … Nous trouvons cela révoltant car pour nous, le privilège d’être blancs typés Europe occidental on suppose, pas un contrôle que des sourire et des petits signes de la main par les autorités lorsque nous croisons leur route. Il y a même deux policiers autrichiens qui arrêtent leur fourgon à côté de nous pour nous demander si nous n’aurions pas vu un adulte avec deux enfants ! Eh bien non nous n’avons rien vu et se toute façon même si nous avions vu quelque chose ça aurait été la même réponse ! Noémie se rappelle ses cours sur les flux migratoires et m’apprend que nous sommes sur le chemin de beaucoup de migrants venant de l’Asie du sud/sud-est. On se renseigne un peu plus et nous lisons que la politique migratoire dans la région où nous nous trouvons ainsi que dans les Balkans sert la vise depuis quelques temps afin de limiter le passage des migrants par leurs territoires. Triste de voir cela sous nos yeux … Encore plus lorsque deux fourgons « gouvernementaux » nous croisent. On comprends que ce groupe que nous venons de passer va « gentiment » se faire dégager du pays où se retrouver en centre… Plus d’informations dans cet article: https://www.infomigrants.net/fr/post/43772/route-des-balkans–lautriche-la-hongrie-et-la-serbie-reunies-autour-dun-plan-daction-pour-contrer-laugmentation-des-migrants

Nous démarrons donc cette partie du voyage un peu dégoûté de ce que l’on voit ce premier jour … Bravo l’Europe pour la politique migratoire !! Mais passons à un sujet plus positif. En sillonnant cette frontière nous passons dans de nombreuses très belles vignes. Noémie ne se fait pas prier et se sert pour déguster ce bon raisin « gratuits ». Les paysages sont beaux mais les vignes vont souvent avec un dénivelé conséquent. Nous qui nous étions habitués à des journée relativement plate nous revoilà à monter et descendre entre ces vignes. Ça nous rappelle un peu de la Norvège. Nous suons car en plus des montées le soleil est clairement présent. Attention on ne s’en plaint pas loin de là mais nous nous attendions pas à cela comme météo. L’avantage de cette météo c’est qu’elle permet de sécher notre tente lors de notre pause de midi. Les nuits sont encore très confortable mais la région ou la saison (on ne sait pas) apporte beaucoup d’humidité avec et nous replions la tente le matin comme si il avait plu toute la nuit dessus. Pour l’instant du coup le séchage est possible, il faudra voir quand nous traversons une période de pluie. Nous verrons bien la météo lorsque nous serons beaucoup plus au sud. Nous pensons atteindre la Croatie avant la fin du mois, peut-être pour l’anniversaire de Noémie.

Mis à part cela, nous découvrons une bienveillance et gentillesse de la part des autrichiens, beaucoup de marques de sympathie, de sourires, de voitures nous faisant « coucou », etc. Un soir où nous avions ciblé un camping, en arrivant sur place nous découvrons qu’il n’y a personne, mince alors ! Finalement nous tombons sur deux très gentilles dames qui nous disent que non il n’y a personne du camping en cette période mais nous invitent tout de même à rester passer la nuit. Elles nous ouvrent même les toilettes et les douches! Une nuit gratuite et deux très charmantes personnes, merci pour l’hospitalité ! Il est marrant, même si parfois ça peut-être un peu lourd d’être observés par certaines personnes dans des campings comme si nous étions des bêtes de foire. Mais oui nous sommes assez fou pour rouler à vélo et d’être arrivé jusqu’ici depuis la Belgique. Nous pensons que nos plaques d’immatriculation Belge aident les personnes à avoir de la sympathie et compassion pour nous. Nous sommes actuellement en Slovénie, à Ljubljana. Pays que nous traverserons très vite. Oui le pays est relativement petit, plus petit que notre cher plat pays ! Mais nous raconterons tout cela dans un autre article.

« Écoutez je n’ai jamais cessé d’être heureux. Merci pour les roses, merci pour les épines. La vie n’est pas une fête perpétuelle, c’est une vallée de larmes mais c’est aussi une vallée de roses. Si vous parlez des larmes il ne faut pas oublier les roses et si vous parler des roses il ne faut pas oublier les larmes. »

Jean d’Ormesson